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Télécharger L`analyse - Orchestre Philharmonique De Strasbourg

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ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG ORCHESTRE NATIONAL VENDREDI 20 NOVEMBRE, 20H PMC SALLE ÉRASME Aziz SHOKHAKIMOV direction Alexander SOMOV violoncelle ROBERT SCHUMANN Concerto pour violoncelle et orchestre en la mineur op. 129 35’00 DIMITRI CHOSTAKOVITCH Symphonie n° 10 en mi mineur op. 93 57’00 www.philharmonique.strasbourg.eu 1 SAISON 2015-16 • MARKO LETONJA direction musicale et artistique F ondé en 1855, l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg fait aujourd’hui figure de référence dans l’univers musical européen. Un succès qui s’explique par le haut degré d’exigence de ses musiciens et le talent des chefs internationaux qui ont dirigé cet ensemble de mains de maître.   Prix européen d’orchestre symphonique en 1996, Prix Claude Rostand en 1999, Victoire de la musique en 2006… L’OPS peut se targuer d’avoir remporté des trophées parmi les plus prestigieux. Dans les deux œuvres au programme de ce concert, Schumann et Chostakovitch se livrent à une sorte d’introspection sur leur statut de compositeur, sur leur ambivalence et sur leur attitude face au pouvoir. Excellent concert à vous ! 2 L’OPS Das Orchestre Philharmonique de Strasbourg wurde 1855 gegründet und gehört heute zu den führenden Akteuren der europäischen Musikszene. Ein Erfolg, der den anspruchsvollen Musikern ebenso zu verdanken ist wie dem Talent der Dirigenten aus aller Welt, die das Ensemble im Lauf der Jahre meisterhaft geleitet haben. Das Orchestre Philharmonique de Strasbourg erhielt verschiedene renommierte Auszeichnungen, wie 1996 den Europäischen Orchesterpreis und 1999 den Opernpreis Prix Claude Rostand; 2006 wurde es bei den französischen „Victoires de la Musique“ geehrt. In den beiden Werken, die bei diesem Konzert auf dem Programm stehen, geben Schumann und Schostakowitsch Einblick in ihren ambivalenten Status als Komponisten und ihre Haltung gegenüber den Mächtigen. Wir wünschen Ihnen ein wunderbares Konzert! Orchestre philharmonique de Strasbourg Palais de la musique et des congrès Place de Bordeaux – 67000 Strasbourg Tél.. +33 (0)3 68 98 51 31 email : [email protected] www.philharmonique.strasbourg.eu Marko LETONJA • Direction musicale et artistique Francis CORPART • Administrateur général Financé par la Ville de Strasbourg Avec le soutien du ministère de la Culture (direction de la musique et de la danse / direction des affaires culturelles d’Alsace) et du Conseil général du Bas-Rhin. Les données relatives aux programmes et aux distributions pour chaque concert sont susceptibles de connaître des modifications et sont présentées à l’intérieur du présent document. Tous droits réservés. Reproduction complète ou partielle interdite sans autorisation des différents auteurs. Licences d’entrepreneur de spectacles n°2-1059106 et n°3-1059107 Impression : Imprimerie intégrée de la Ville et Eurométropole de Strasbourg. Dépot légal : novembre 2015 Reymann communication 03 69 22 67 00 CONCEPTION GRAPHIQUE ET MONTAGE Stéphane FRIEDERICH RÉDACTION DES COMMENTAIRES Hervé LÉVY RÉDACTION DES BIOGRAPHIES Anke BAUMGARTNER TRADUCTIONS 3 LES ARTISTES-MUSICIENS de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg PREMIER VIOLON SUPER SOLISTE Charlotte JUILLARD. PREMIERS VIOLONS SOLOS poste à pourvoir, Philippe LINDECKER. P PREMIERS VIOLONS Hedy KERPITCHIAN, Thomas GAUTIER, Martine GAUDEFROY, Patricia SCHAEFER, Marc MULLER, Serge NANSENET, Tania SAKHAROV, Claire BOISSON, Fabienne DEMIGNÉ, Sylvie BRENNER, Christine LARCELET, Muriel DOLIVET, Gabriel HENRIET, Claire RIGAUX, Yukari KUROSAKA, François-Xavier PARISON. DEUXIÈMES VIOLONS Anne WERNER, Serge SAKHAROV, Ethica OGAWA, Florence KUNZER, Odile OBSER, Florence TOGONAL, Eric RIGOULOT, Agnès VALLETTE, Emmanuelle ANTONY-ACCARDO, Malgorzata CALVAYRAC, Alexandre PAVLOVIC, Katarina PAVLOVIC, Evelina ANTCHEVA, Tiphanie TREMUREAU, Yann PASSABET-LABISTE, Jeanne MAURIN. ALTOS Harold HIRTZ, Nicole MIGNOT, poste à pourvoir, Jean HAAS, Florence JEMAIN-KAERCHER, Françoise MONDESERT, Ingrid LA ROCCA, Bernard BAROTTE, Odile SIMÉON-DREVON, Agnès MAISON, Boris TONKOV Angèle PATEAU, postes à pourvoir. VIOLONCELLES Alexander SOMOV, Véronique FUCHS, Olivier ROTH, Tanguy RIOCHE, Christophe CALIBRE, Juliette FARAGO, Nicolas HUGON, Olivier GARBAN, Pierre CORDIER, Thibaut VATEL, Paul-Edouard SENENTZ. CONTREBASSES Stephan WERNER, Gilles VENOT, Thomas KAUFMAN, Jean-Pierre ALLIAUME, Claire BIDAULT, Jean-Yves BENICHOU, Isabelle KUSS-BILDSTEIN, Thomas CORNUT. HARPE Pierre-Michel VIGNEAU FLÛTES Sandrine FRANÇOIS, Anne CLAYETTE, Ing-Li CHOU, Sandrine PONCET-RETAILLAUD, Aurélie BECUWE-SCHALCK. HAUTBOIS Sébastien GIOT, René BELLIER, Guillaume LUCAS, Pierre CARETTE, Jean-Michel CRÉTET. CLARINETTES Sébastien KOEBEL, Jérôme SALIER, Pierre BREGEOT, Stéphanie CORRE, Alain ACABO, poste à pourvoir. BASSONS Jean-Christophe DASSONVILLE, Philippe BERTRAND, Mathieu CARO, Alain DELEURENCE, poste à pourvoir CORS Jérôme HANAR, Kévin CLEARY, Renaud LEIPP, Patrick CAILLIERET, Rémy ABRAHAM, Sébastien LENTZ, Jean-Marc PERROUAULT. TROMPETTES Vincent GILLIG, Jean-Christophe MENTZER, Julien WURTZ, Daniel STOLL, Angela ANDERLINI. TROMBONES Nicolas MOUTIER, Laurent LARCELET, Renaud BERNAD, Régis CARROUGE. TUBA Micaël CORTONE D’AMORE. TIMBALES-PERCUSSIONS Denis RIEDINGER, Norbert JENSEN, Stephan FOUGEROUX, Olivier PELEGRI, Grégory MASSAT. 4 L’OPS P ar respect pour les artistes comme pour le public, l’accès à la salle ne sera plus possible après le début de chaque concert. Pour le confort et le bien-être de tous, nous vous remercions d’observer le silence pendant les concerts, y compris entre chaque mouvement des oeuvres interprétées. Merci de veiller scrupuleusement à éteindre votre téléphone portable (ou autre objet électronique susceptible de sonner) à votre entrée dans la salle de concert. Il est strictement interdit de filmer, de photographier ou d’enregistrer tout ou partie des concerts sans l’accord des ayants droit. Bibliographie / Bibliografie Le Conservatoire et l’Orchestre philharmonique de Strasbourg (Geneviève Honegger) Orchestre philharmonique de Strasbourg, un orchestre dans sa ville (Hervé Lévy et Pascal Bastien) Ville de Strasbourg Diffusion / Vertrieb La Nuée bleue Au Tempo de l’histoire, Catalogue de l’exposition organisée à l’occasion des 150 ans de l’OPS, Ville de Strasbourg. / Katalog zur Ausstellung anlässlich der 150-Jahr-Feier des OPS, Stadt Straßburg Discographie / Diskografie Retrouvez l’intégralité de la discographie de l’Ops : / Die vollständige Diskografie des OPS: www.philharmonique.strasbourg.eu ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG ORCHESTRE NATIONAL Ceci est une place Nouvelle billetterie de l’OPS 5 C’est en ligne ! Aziz SHOKHAKIMOV Direction/Leitung N é en 1988 à Tachkent (Ouzbékistan), il entre à l’école Uspensky – spécialisée dans l’éducation des enfants surdoués en musique – à 6 ans : il y étudie le violon, l’alto et la direction d’orchestre avec Vladimir Neymer. À 13 ans, il fait ses débuts avec l’Orchestre symphonique national d’Ouzbékistan, dont il devient chef principal à l’âge de 18 ans (2006-1012). Sa carrière prend un tournant décisif en 2010 à Bamberg, lorsqu’il remporte le Deuxième prix du prestigieux Concours international de direction d’orchestre Gustav Mahler au pupitre des Bamberger Symphoniker. Il fait alors des débuts triomphaux avec des phalanges comme la Staatskapelle Dresden, la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen, le London Philharmonic Orchestra, l’Orchestre symphonique de Lucerne, le Düsseldorfer Symphoniker, l’Orchestra Sinfonica di Milano Giuseppe Verdi ou encore le Sinfonia Varsovia. Son talent précoce et étincelant lui vaut de beaux succès auprès du public et des éloges de la critique. On put ainsi lire en janvier 2011, dans Il Resto del Carlino, le quotidien de Bologne : « À la fin du concert, un vent de folie a soufflé sur la salle. Voilà un incroyable chef d’orchestre, âgé de 22 ans seulement. » Au cours de la saison 2013  /  2014, Aziz Shokhakimov a dirigé une belle production d’Eugène Onéguine à Bologne. Après une mémorable Carmen (décembre 2014) au Deutsche Oper am Rhein (Düsseldorf & Duisbourg), il y a été engagé comme chef au début de cette saison au cours de laquelle il dirige Aida, Les Contes d’Hoffmann, Le Coq d’Or et Rigoletto. En novembre 2014, on avait pu apprécier sa fougue, sa musicalité et sa précision à l’occasion du Concert à l’Université de l’OPS, puis dans un programme rassemblant des pages de Sibelius, Glass, Moussorgski et Janáček. 6 Biographie / Biografie A ziz Shokhakimov wurde 1988 in Taschkent (Usbekistan) geboren und als Sechsjähriger in die Uspenskij-Musikschule für musikalisch hochbegabte Kinder aufgenommen. Dort lernte er Violine und Bratsche sowie Dirigieren bei Vladimir Neymer. Im Alter von 13 Jahren gab er sein Debüt als Dirigent mit dem Nationalen Sinfonieorchester Usbekistan, dessen Chefdirigent er 2006 im Alter von 18 Jahren wurde und bis 2012 blieb. 2010 gewann er am Pult der Bamberger Symphoniker den zweiten Preis beim renommierten Gustav Mahler Dirigierwettbewerb – der Startschuss für seine internationale Karriere. Daraufhin gab er vielbeachtete Debüts mit Klangkörpern wie der Staatskapelle Dresden, der Deutschen Kammerphilharmonie Bremen, dem Luzerner Sinfonieorchester, den Düsseldorfer Symphonikern, dem Orchestra Sinfonica di Milano Giuseppe Verdi und der Sinfonia Varsovia. Der überaus begabte junge Dirigent erntet den Beifall des Publikums und das Lob der Kritiker. Im Januar 2011 schrieb die italienische Tageszeitung Il Resto del Carlino in Bologna: „Am Ende der Aufführung zeigte sich das zahlreich erschienene Publikum buchstäblich verrückt vor Begeisterung  … Ein unglaublicher Dirigent, erst 22 Jahre alt.“  In der Spielzeit 2013/14 dirigierte Aziz Shokhakimov in Bologna eine bemerkenswerte Neuproduktion von Eugen Onegin. Nach einer unvergesslichen Carmen (Dezember 2014) an der Deutschen Oper am Rhein (Düsseldorf und Duisburg) wurde er dort zu Beginn dieser Saison als Kapellmeister engagiert und dirigierte 2015/16 Aida, Les Contes d’Hoffmann, Der goldene Hahn und Rigoletto. Im November 2014 begeisterte Aziz Shokhakimov das Straßburger Publikum durch Temperament, Musikalität und Präzision beim „Konzert an der Universität“ des OPS sowie im Rahmen eines Programms mit Werken von Sibelius, Glass, Mussorgski und Janáček. 7 Alexander SOMOV Violoncelle / Cello L e violoncelliste bulgare débute son cursus dans sa ville natale, à l’École nationale de musique de Sofia, avec Stefan Rounevsky avant d’être l’élève de Stefan Popov et de poursuivre ses études à Londres, à la Guildhall School of Music & Drama (entre 1995 et 1999). Il est le premier ressortissant d’un pays d’Europe de l’Est à y recevoir la prestigieuse Médaille d’or (1998), la plus haute distinction de l’établissement qui, auparavant, avait été accordée à des artistes comme Jacqueline du Pré ou Bryn Terfel. Il devient, en avril 2000, premier violoncelle du Royal Northern Sinfonia de Newcastle, un orchestre de chambre dont le directeur musical était alors Thomas Zehetmair  ; il y a collaboré avec des artistes comme Yuri Bashmet, Heinrich Schiff ou Sir Roger Norrington. Il mène de plus une carrière de soliste et se voit régulièrement invité en tant que premier violoncelle par le London Philharmonic Orchestra, le Scottish Chamber Orchestra ou encore le English Chamber orchestra. Alexander Somov a intégré l’Orchestre philharmonique de Strasbourg en tant que super-soliste en avril 2006. Il est également professeur au conservatoire et à l’académie supérieure de musique de Strasbourg. Il explore en outre le répertoire chambriste, collaborant notamment avec des artistes comme JeanYves Thibaudet, Tasmin Little, Boris Garlitsky, John York, Nathan Williamson ou encore Venera Bojkova. Il participe régulièrement à la saison chambriste de l’Orchestre avec lequel il se produit également en soliste  : souvenons-nous ainsi d’un très beau Concerto n°2 de Tartini, la saison passée. Parmi ses enregistrements, mentionnons un disque dédié à Chostakovitch (Gega New, 2012) gravé avec l’Orchestre de la radio bulgare et Milen Nachev. www.alexandersomovcello.com 8 Biographie / Biografie D er bulgarische Cellist nahm zunächst Unterricht bei Stefan Rounevsky in seiner Heimatstadt Sofia und studierte anschließend von 1995 bis 1999 bei Stefan Popov an der Guildhall School of Music and Drama in London. Als erster Osteuropäer erhielt er 1998 die höchste Auszeichnung des Instituts, die renommierte Goldmedaille, die zuvor an Künstler wie Jacqueline du Pré und Bryn Terfel verliehen worden war. Im April 2000 wurde Alexander Somov Erster Cellist der Northern Sinfonia Newcastle, einem damals von Thomas Zehetmair geleiteten Kammerorchester. Er spielte dort mit Künstlern wie Yuri Bashmet, Heinrich Schiff und Sir Roger Norrington. Darüber hinaus trat der Virtuose als Solist auf und war häufig als Erster Cellist beim London Philharmonic Orchestra, beim Scottish Chamber Orchestra und beim English Chamber Orchestra zu Gast. Seit April 2006 ist Alexander Somov Erster Solocellist des OPS. Er unterrichtet ferner am Konservatorium und an der Académie supérieure de musique in Straßburg. Auf dem Gebiet der Kammermusik arbeitet er mit Musikern wie Jean-Yves Thibaudet, Tasmin Little, Boris Garlitsky, John York, Nathan Williamson und Venera Bojkova. Alexander Somov spielt regelmäßig im Rahmen der Kammermusik-Saison des OPS, mit dem er auch als Solist auf der Bühne steht, in der vergangenen Spielzeit beispielsweise mit dem Cellokonzert Nr. 2 von Guiseppe Tartini. Aus seinen Einspielungen sei ein Album mit Werken von Schostakowitsch erwähnt (Gega New, 2012), das er mit dem bulgarischen Rundfunkorchester und Milen Nachev aufnahm (2012). www.alexandersomovcello.com 9 ROBERT SCHUMANN (1810-1856) Concerto pour violoncelle et orchestre en la mineur op. 129 S i l’année 1849 est marquée du sceau faustien avec la fin de la composition des Scènes de Faust, elle est aussi l’année qui voit l’éclosion de nombreuses œuvres pour instruments à vent (op. 70 pour cor et piano, op. 73 pour clarinette et piano, op. 86 pour 4 cors et orchestre). L’année 1850 est celle d’un grand espoir, celui de quitter Dresde. «  Nous ne resterons à Dresde pour rien au monde, nous nous ennuyons terriblement… pas un seul musicien à voir  », écrit Clara Schumann dans son journal. Hiller abandonne la direction de l’orchestre de Düsseldorf et propose le poste à Robert Schumann. Le couple arrive à l’automne et est reçu très chaleureusement. Le genre de vie des gens du Rhin différait totalement du climat saxon de leur précédent entourage. Une ère de bonheur et d’épanouissement s’ouvre alors pour le compositeur, semblant même dépasser ses espérances. L’orchestre est excellent. En octobre, Schumann compose le Concerto pour violoncelle op. 129 qui sera suivi de la Symphonie Rhénane op. 97. Les deux œuvres sont écrites en peu de temps, quelques jours pour le concerto et cinq semaines pour la symphonie. Ce temps record nous montre à quel point l’ambiance dans laquelle vivait Schumann influençait favorablement sa faculté créatrice. Le Concerto pour violoncelle est sans doute l’une des plus belles œuvres de son auteur. Elle n’est pas écrite pour un soliste en particulier. Le Concerto pour piano avait été pensé pour Clara, celui pour violon pour Joseph Joachim. Lorsqu’il le compose, Schumann n’a comme exemple que les partitions de Vivaldi, Boccherini et Haydn. Il choisit naturellement un petit orchestre capable de dialoguer avec le soliste. Les trois mouvements sont enchaînés et toute l’œuvre est parcourue de réminiscences thématiques. L’ouverture orchestrale est réduite à trois accords « évocateurs des quatre accords qui préludaient au Songe d’une nuit d’été, puis dans l’envol thématique modelé sur la cellule cyclique de la Symphonie écossaise  de Mendelssohn » annonçant le thème du violoncelle et reliant également les deuxième et troisième mouvements. Le lyrisme et la rêverie de ce mouvement rappellent l’atmosphère des premiers Lieder. 10 Commentaire des œuvres Suit un bref et chaleureux Adagio, puis s’enchaîne le Finale Vivace « construit sur un motif facile à mémoriser par sa forte impulsion rythmique ». La cadence d’une grande originalité aura une influence sur d’autres concertos pour violoncelle à venir dont celui d’Edward Elgar au programme du concert du 11 novembre. Le mélodieux Concerto en la mineur est marqué d’un sceau profondément sentimental. Ce n’est point par hasard que le Concerto pour piano relève du même esprit. Mais l’élégie symphonique écrite pour le violoncelle démontre en même temps, en son tragique exemple, combien sont proches, chez Schumann, l’ombre et la lumière, les facettes d’Eusébius et Florestan. Pendant un cours public, Pablo Casals cria à un jeune violoncelliste : « Douleur, chagrin, tout est ici chagrin, le pauvre homme ! » Donné en concert privé le 23 mars 1851, le Concerto pour violoncelle ne sera créé que le 23 avril 1860. 11 DIMITRI CHOSTAKOVITCH (1906-1975) Symphonie n° 10 en mi mineur op. 93 L a création de la Neuvième symphonie le 3 novembre 1945 étonna le public, qui s’attendait à une œuvre grandiose, tant par le contenu que par les dimensions. Le critique David Rabinovitch écrira  : «  Nous attendions tous une nouvelle fresque symphonique monumentale, et nous découvrîmes quelque chose de tout à fait différent, quelque chose qui nous choqua d’emblée par sa singularité.  » Une motion du Comité Central de 1948 dénonça «  les aspects pathologiques qui sont étrangers au réalisme soviétique ». Pendant les huit années suivantes, Dimitri Chostakovitch renoncera à composer une nouvelle symphonie, se préservant ainsi des attaques du pouvoir central stalinien. Il livrera ses émotions et ses sentiments dans d’autres formes  : le Premier concerto pour violon, les Chansons juives, le Quatrième quatuor et certains Préludes et Fugues et composera également des musiques de film, des musiques populaires et un oratorio à la gloire de Staline, Le chant des forêts. Le 5 mars 1953, le « petite père des peuples » Joseph Staline meurt. Trois mois plus tard, Chostakovitch travaille à sa Dixième symphonie. « Sans s’inspirer d’un programme littéraire, cette nouvelle symphonie allait atteindre à une rare intensité émotionnelle, et se rapprocher dramaturgiquement de l’univers théâtral. Cette œuvre, ultime et singulier règlement de comptes avec le stalinisme, tend même par moments vers l’illustration. C’est le cas notamment du deuxième mouvement, qui, selon les propres dires du compositeur, devait tracer un portait musical du tyran criminel. » Contrairement à son habitude, Chostakovitch éprouva quelques difficultés à mener à bien son travail. Le 25 juin, il écrit  : «  J’essaie de composer une symphonie. Bien que personne ne me dérange dans mon travail, je n’avance pas très bien. Quand la force créatrice est à un haut niveau, rien ne peut m’empêcher de travailler. Mais lorsqu’elle est à un degré moyen, ou bas, alors ni les maisons de vacances de l’Union des compositeurs, ni toutes les autres commodités ne peuvent m’aider. Pour l’instant, je suis en train de terminer tant bien que mal le premier mouvement. Comment cela se 12 Commentaire des œuvres poursuivra – je n’en ai pas la moindre idée. » Il ne terminera le premier mouvement que le 5 août, puis, retrouvera sa rapidité légendaire. La nouvelle symphonie est achevée à Moscou le 25 octobre. En quatre mouvements, la Dixième symphonie s’ouvre sur un Moderato construit sous la forme d’une arche grandiose. Au socle de cordes graves et lugubres se posent des dessins plus mélodiques (clarinettes et flûtes). Puis le mouvement s’anime et devient de plus en plus violent avec ses accords déchirants dominés par des trilles stridents. Dans la dernière partie, un motif tournoie auquel la mesure à trois temps confère un air de valse. «  Dans la coda, un duo de petites flûtes plane sur de longs accords des cordes. » Sentiment de course à l’abîme, peur et épouvante, souvenirs des amis éliminés par les sbires de Staline, voilà ce que suscite cet Allegro implacable. Dans l’Allegretto et pour le premier thème, Chostakovitch emploie dans le désordre les lettres de sa signature musicale DSCH (ré, mi bémol, do, si). Il les avait déjà utilisées dans le Scherzo du Premier Concerto pour violon. Cette signature réapparaît dans le bon ordre et devient une sorte d’idée fixe. Une sonnerie de cor « prendra l’espace d’un instant l’allure d’une valse fantomatique  », avant que le silence ne s’installe progressivement. Le finale débute par un Andante où le hautbois, la flûte et le basson déroulent un chant désespéré et plaintif. Et pourtant, on y perçoit le thème vigoureux de l’Allegro qui impose une ambiance de liesse générale. Celle-ci est interrompue par le hurlement du DSCH mais la course reprend de plus belle, « englobant les deux motifs dans un gigantesque crescendo ». La Dixième symphonie est créée le 17 décembre 1953 à Leningrad par l’Orchestre philharmonique de la même ville dirigé par Evgueny Mravinsky. Elle est accueillie avec enthousiasme par le public et avec réserve par une presse qui n’a pu suivre l’avis de l’Union des compositeurs et qui se demande «  si des gens simples ont vraiment besoin d’une telle musique  ». Finalement au terme de débats divers, la symphonie reçoit un accueil positif, l’œuvre est qualifiée d’exceptionnelle et « susceptible d’exercer une influence décisive sur l’évolution de la musique symphonique ». 13 Max Raabe und Palastorchester Eine Nacht in Berlin SAMEDI 30 JANVIER, 20H DIMANCHE 31 JANVIER, 15H PMC Salle Érasme Tarif unique 35 € / Tarif Jeunes 6 € 14 ROBERT SCHUMANN (1810-1856) Konzert für Violoncello und Orchester a-Moll op. 129 1 849 beendete Robert Schumann einen Großteil seiner Szenen aus Goethes Faust. In demselben Jahr entstanden zahlreiche Werke für Blasinstrumente (Adagio und Allegro op. 70 für Horn und Klavier, Fantasiestücke op. 73 für Klarinette und Klavier, Konzertstück op. 86 für vier Hörner und Orchester). 1850 brachte dem Komponisten die Hoffnung, Dresden zu verlassen: „Hier bleiben wir keinesfalls. Wir haben schreckliche Langeweile, es kommt einem alles so zopfig hier vor“, schrieb Clara Schumann in ihr Tagebuch. Ferdinand Hiller bot Robert Schumann den Posten als städtischer Musikdirektor in Düsseldorf an. Die Eheleute Schumann kamen im Herbst an und wurden sehr herzlich aufgenommen. Das Leben im Rheinland unterschied sich grundlegend von dem in Sachsen. Für den Komponisten begann eine Zeit des Glücks und der persönlichen Entfaltung, die seine Erwartungen noch übertraf. Das Orchester erwies sich als ausgezeichnet. Im Oktober komponierte Schumann das Cellokonzert op. 129, gefolgt von der Rheinischen Sinfonie op. 97. Die Sinfonie entstand innerhalb von fünf Wochen, die Komposition des Cellokonzerts dauerte gar nur wenige Tage. Dies macht deutlich, wie vorteilhaft sich Schumanns neues Lebensumfeld auf seine Schaffenskraft auswirkte. Das Cellokonzert zählt zweifellos zu den schönsten Werken Schumanns. Es ist keinem bestimmten Solisten gewidmet – im Gegensatz zum Klavier- und zum Violinkonzert, die für Clara Schumann bzw. Joseph Joachim bestimmt waren. Schumann hatte beim Komponieren nur die Partituren von Vivaldi, Boccherini und Haydn als Vorbild. Er wählte ein kleines Orchester, das einen Dialog mit dem Solisten führen konnte. Die drei Sätze folgen nahtlos aufeinander, und Anklänge an die verschiedenen Themen ziehen sich durch das gesamte Werk. Die Orchestereinleitung ist auf drei Akkorde beschränkt, ähnlich den vier ersten Akkorden der Ouvertüre von Mendelssohns Sommernachtstraum. Es folgt ein Thema, das an das zyklische Motiv der Schottischen Sinfonie Mendelssohns erinnert; es kündigt das Thema das Cellos 15 Kommentare der Werke an und verbindet auch den zweiten mit dem dritten Satz. Die lyrisch-verträumte Atmosphäre des Satzes lässt an die ersten Lieder denken. Es folgt ein kurzes, warmes Adagio, an das sich das Finale Vivace anschließt. Es baut auf einem eingängigen Motiv mit stark rhythmischem Charakter auf. Die ausgefallene Kadenz beeinflusste später andere Cellokonzerte, darunter das von Edward Elgar, das am 11. November auf dem Programm stand. Schumanns melodisches Cellokonzert a-Moll ist äußerst gefühlvoll – ebenso wie das Klavierkonzert a-Moll, was kein Zufall ist. Doch das elegische Cellokonzert beweist auch, wie nah Licht und Schatten, Eusebius und Florestan, bei Schumann beieinander lagen. Während eines öffentlichen Kurses rief Pablo Casals einem jungen Cellisten zu: „Schmerz, Kummer, hier ist alles Kummer, der arme Mann!“ Am 23. März 1851 fand eine Probe mit Klavierbegleitung statt, doch die Uraufführung erfolgte erst nach Schumanns Tod, am 23. April 1860. DIMITRI SCHOSTAKOWITSCH (1906-1975) Sinfonie Nr. 10 e-Moll op. 93 D ie Uraufführung der Neunten Sinfonie am 3. November 1945 erstaunte das Publikum, das sowohl inhaltlich als auch formal mit einem grandiosen Werk gerechnet hatte. Der Kritiker David Rabinowitsch schrieb: „Wir erwarteten alle ein neues sinfonisches Monumentalwerk, und wir entdeckten etwas ganz anderes, das uns durch seine Einzigartigkeit schockierte.“ Der Komponist wurde für seine „Hinwendung zur Welt der degenerierten, abstoßenden, pathologischen Erscheinungen“ kritisiert, die „der sowjetischen realistischen Kunst fremd sind“. In den acht folgenden Jahren komponierte Schostakowitsch keine weitere Sinfonie und schützte sich so vor den Angriffen der stalinistischen Machtorgane. Seine Gefühle brachte er in anderer Form zum Ausdruck, beispielsweise im Violinkonzert Nr. 1, den Liedern Aus jüdischer Volkspoesie, dem Streichquartett Nr. 4 und einigen Präludien und Fugen. Er schrieb auch Filmmusik, volkstümliche Stücke und ein Oratorium zu Ehren Stalins, Das Lied von den Wäldern. 16 Am 5. März 1953 starb „Väterchen“ Stalin. Drei Monate später begann Schostakowitsch mit der Arbeit an seiner Zehnten Sinfonie. Obwohl diesem Werk kein literarisches Programm zugrunde liegt, strahlt es eine selten erreichte Gefühlskraft aus und nähert sich in dramaturgischer Hinsicht dem Theater. Es stellt eine musikalische Abrechnung mit dem Stalinismus dar und hat mitunter beschreibenden Charakter. Dies ist insbesondere im zweiten Satz der Fall, nach den Worten des Komponisten ein musikalisches Porträt des kriminellen Tyrannen. Schostakowitsch fiel es ungewöhnlich schwer, seine Arbeit fertigzustellen. Am 25. Juni schrieb er: „Ich versuche, eine Symphonie zu schreiben. Obwohl mich niemand bei der Arbeit stört, komme ich nur mittelprächtig voran. Wenn die ‚schöpferische Kraft’ einen hohen Grad erreicht, kann mich nichts an der Arbeit hindern. Wenn sie aber auf einer mittleren oder gar niedrigen Stufe ist, dann können mir weder die Erholungsheime des Komponistenverbands noch sonst irgendwelche Bequemlichkeiten helfen. […] Vorerst bin ich dabei, unter Schwierigkeiten den ersten Satz zu beenden. Wie wird es weitergehen – ich habe keine Ahnung.“ Der erste Satz wurde erst am 5. August fertig, dann fand der Komponist zu seiner legendären Schnelligkeit zurück. Die 10. Sinfonie wurde am 25. Oktober in Moskau beendet. Die Zehnte Sinfonie umfasst vier Sätze und beginnt mit einem Moderato, das einen weiten Bogen beschreibt. Düster-ernste Streicher bilden einen Sockel, auf dem melodischere Motive der Klarinetten und Flöten aufbauen. Der Satz wird immer lebhafter, mit markerschütternden Akkorden und schrillen Trillern. Der letzte Teil weist ein wirbelndes Motiv auf, das durch den Dreiertakt an einen Walzer erinnert. In der Koda schwebt ein Flötenduo über langen Streicherakkorden. Im Allegro herrscht ein Klima von Angst und Schrecken. Der Komponist beschwört Erinnerungen an Freunde herauf, die von Stalins Schergen liquidiert wurden. Im Allegretto verwendet Schostakowitsch die Noten seiner musikalischen Signatur, D Es C H, allerdings in anderer Reihenfolge. Er hatte diese chiffrierte „Unterschrift“ bereits im Scherzo des Violinkonzerts Nr. 1 eingesetzt. Dann taucht die Signatur in der richtigen Reihenfolge wieder auf und wird zu einer Art fixen Idee. Hörnerklang erinnert einen Augenblick lang an einen gespenstischen Walzer, bis nach und nach Stille 17 Kommentare der Werke einkehrt. Das Finale beginnt mit einem Andante und dem verzweifelt-klagenden Gesang von Oboe, Flöte und Fagott. Dennoch vernimmt man hier das kraftvolle Thema des Allegro, das ein Klima der Freude verbreitet. Es wird vom Motiv „D Es C H“ unterbrochen, bevor beide Motive in einem gigantischen Crescendo verschmelzen. Die Zehnte Sinfonie wurde am 17. Dezember 1953 vom Leningrader Philharmonischen Orchester unter der Leitung von Jewgeni Mrawinski uraufgeführt. Sie wurde vom Publikum begeistert aufgenommen, fand jedoch nur ein zurückhaltendes Echo in der Presse, die der Meinung des Komponistenverbands nicht folgen konnte und sich fragte, ob einfache Menschen wirklich eine solche Musik brauchen. Nach verschiedenen Debatten wurde die Sinfonie schließlich positiv bewertet: Es hieß, das Werk sei außergewöhnlich und werde entscheidenden Einfluss auf die Entwicklung der sinfonischen Musik haben. 18 Fêtez le Nouvel An avec l’OPS JEUDI 31 DÉCEMBRE, 20H VENDREDI 1ER JANVIER, 17H Au service de sa Majesté, de Haydn à 007... Tout l’esprit et l’humour british, en musique ! Geoffrey STYLES - Direction Marc SOUCHET - Baryton PMC Salle Érasme Bibliographie / Bibliografie Le lecteur pourra satisfaire sa curiosité en consultant les ouvrages suivants : • Schumann, Brigitte François-Sappey [Fayard] • Chostakovitch, Krzysztof Meyer [Fayard] Discographie / Diskografie SCHUMANN Concerto pour violoncelle et orchestre en la mineur op. 129 / • Pablo Casals, Orchestre du Festival de Prades, direction Eugene Ormandy [Sony] • Anne Gastinel, Orchestre philharmonique de Liège, direction Louis Langrée [Naïve] • Maurice Gendron, Orchestre de la Suisse romande, direction Ernest Ansermet [Decca] • Jacqueline Du Pré, New Philharmonia Orchestra, direction Daniel Barenboim [emi] CHOSTAKOVITCH Symphonie n° 10 en mi mineur op. 93 / • Orchestre philharmonique de Berlin, direction Herbert von Karajan [DG] • Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, direction Vasily Petrenko [Naxos] • Orchestre philharmonique tchèque, direction Karel Ancerl [DG] • Orchestre philharmonique de Leningrad, direction Evgueny Mravinsky [Erato] • Concertgebouw Amsterdam, direction Mariss Jansons [RCO Live] 20